Objectif Globe40 pour la Swiss Team Romandie ! Roland Muller, Alwin Arnold et Thierry Froidevaux s’associent dans un projet 100% suisse en vue de la 2ème édition de la Globe40. Présentation d’un projet de qualité en construction.
Vous avez tous les 3 un parcours nautique riche avec des aventures variées, pouvez-vous revenir rapidement sur vos expériences passées ?
Roland Muller : Navigation sur le Léman depuis le plus jeune âge. Puis des l’adolescence divers convoyages, comme la traversée de la méditerranée depuis Marseille jusqu’en Turquie, ou première transat à 18 ans. Aux USA, régates sur les grands lacs et navigations en Floride, pendant les études. Puis pendant les années de familles, régates lémaniques en Surprise, Grand Surprise, autres bolides tels que catamarans M2, qui m’a donné le gout de naviguer à plus de 15kn. En 2015 tournant vers le large avec 2 ans notre Outremer de 50pieds jusqu’au Brésil et Terre Neuve, puis 5 ans de charter sur notre ketch d’expédition en acier de 63 pieds en arctique avec une spécialité pour les fjords de Norvège à ski ou en randonnée. Depuis 2023 je navigue sur notre Garcia de 46 pieds en aluminium, maintenant au chantier en Hollande, et qui vient juste de rentrer du tour de l’atlantique. Bref, les 10 dernières années, plutôt en croisière qu’en course, donc prêt à remettre le turbo.
Alwin Arnold : J’ai commencé à naviguer à l’âge de 14 ans et j’ai très rapidement été séduit par la compétition. J’ai participé à mes premières régates en Soling, avant d’acquérir mon premier dériveur, un 470. C’est avec mon second dériveur, un 505, puis en Surprise, que j’ai enchaîné de nombreuses saisons de régates sur le plan national et international.
En 1984, j’ai participé au Tour de France à la voile en tant que barreur sur les étapes Atlantique et c’est en 1985-1986 que je participe à ma première « Whitbread Round The World Race » sur « UBS-Switzerland » aux côtés de Pierre Fehlmann (victoire en temps réel). En 1989, je suis reparti autour du monde sur « Merit » pour la seconde étape de la WRTWR.
En 1991, je découvre les multicoques, tout d’abord en Formule 40, puis en Décision 35, et j’enchaîne ensuite de nombreuses saisons en tant que n° 1 sur « Alinghi » aux côtés d’Ernesto Bertarelli.
En 1992, je participe à la Transat « Québec – St-Malo » sur « Merit Cup » (victoire en temps réel » et c’est en 2000 que j’ai eu l’occasion de participer à la Coupe de l’America sur « Fast 2000 » aux côtés de Marc Pajot.
Thierry Froidevaux : J’ai principalement navigué sur l’arc lémanique en multicoques, remportant plusieurs victoires au Bol d’Or en M1, M2 et M3. J’ai également exploré les canaux de Patagonie et réalisé le passage du Nord-Ouest.
A vous 3, vous semblez avoir une énorme expérience en course inshore et offshore, peu de projet montrent une telle diversité, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Alwin Arnold: Roland, Thierry et moi, nous avons un parcours vélique très différent et même si nous n’avons pour ainsi dire jamais navigué ensemble, nous partageons tous le même objectif, la même vision et les mêmes intérêts. Nos expériences passées nous offrent beaucoup de complémentarité et il est également intéressant de noter que nous partageons tous les trois une autre passion qui est la montagne. Pour finir, nous sommes un véritable couteau Suisse sur le tour du monde de la Globe40.
Comment vous est venue l’idée de participer à la Globe40, tour du monde en Class40 avec étapes ?
Roland Muller : Après un parcours orienté vers la découverte d’un monde merveilleux accessible par la mer, et depuis des années à emmener des amis / clients /équipiers, ceci est un projet qui me permet de vivre une aventure unique, et me permet de réaliser un rêve assez personnel. Mais la beauté, c’est que ceci sera aussi partagé avec l’équipe, la famille, et tous les partenaires qui vont se joindre à l’aventure. Un petit retour aussi aux plaisirs de la course, que j’ai laissé de côté depuis quelques années.
Alwin Arnold: L’idée est venue de Roland. C’est lui qui est l’initiateur de notre projet. Quelque part au fond de moi-même, j’ai toujours été attiré par le Vendée Globe et peut-être me serais-je lancé un jour dans cette aventure si la course ne s’était pas autant professionnalisée et ne nécessitait pas un budget aussi important. Et c’est précisément là que la formule de la Globe40 est particulièrement intéressante : une course à taille humaine, réservée aux amateurs-professionnels, nécessitant un budget raisonnable et pouvant être conciliée avec une vie professionnelle et familiale.
Thierry Froidevaux : C’est extrêmement simple, j’ai reçu un SMS de Roland (merci encore Roland) et il m’a fallu 24 heures pour me décider et démarrer cette aventure incroyable.
J’imagine que vous avez suivi de près la 1ère édition, que retenez-vous de cette course et quel moment vous a le plus marqué ?
Alwin Arnold: Pour être tout à fait honnête, nous n’avions pas suivi la 1ère édition. C’est Roland qui nous a fait découvrir cette course il y a quelques mois et ce projet de Globe40 à tout de suite résonné pour l’ensemble de l’équipage.
Vous semblez être déterminés à être au départ en septembre 2025, où en êtes-vous dans la préparation ? Avez-vous déjà des potentiels bateaux en tête ?
Roland Muller : Nous avons trois bateaux dans le viseur et nous pensons finaliser l’acquisition en fonction de l’avancement du financement. Nous venons de terminer notre formation «World Sailing» ce week-end. Ce qui est maintenant déterminant est la question du financement.
Vous avez décidé de vous entourer de personnes d’expérience notamment avec Simon Koster, vainqueur de la Normandy Channel Race 2020, qu’est-ce qu’il vous apporte au quotidien au sein du projet ?
Thierry Froidevaux : Simon est une référence en Suisse dans la Classe40, il nous sera une aide précieuse dans le choix et la préparation du bateau.
Que pouvons-nous te souhaiter pour la suite ?
Roland Muller : Que les étoiles s’alignent pour nous indiquer la voie vers la ligne de départ.
Alwin Arnold: Réussir à boucler le budget au plus vite ! En effet, plusieurs équipages se préparent à cette course depuis de nombreux mois, voire plusieurs années. Nous ne sommes pas en avance, nous le savons et c’est la raison pour laquelle nous souhaitons pouvoir boucler le budget au plus vite, de façon à ce que nous puissions nous concentrer à 100% sur la préparation du bateau et de la course et ne pas avoir à courir plusieurs lièvres à la fois.
Thierry Froidevaux: D’avoir la chance de redécouvrir Mindelo et Valparaíso avec une nouvelle perspective depuis l’immensité de l’océan.