A un de la Globe40, retrouvez toutes les semaines les chroniques de la préparation à la Globe40. Aujourd’hui, Miranda Merron, directrice de course de la prochaine Globe40 se confie…
Miranda, quel est ton regard sur le Vendée Globe en cours après ta participation à la dernière édition ? Regrettes-tu de ne pas y participer ?
Je suis le Vendée de Globe de près, car je connais beaucoup de concurrents et c’est aussi une bonne manière de regarder et travailler la météo au quotidien.
J’aurais adoré repartir sur le Vendée Globe, mais j’ai déjà eu la chance et le privilège de participer une fois, et surtout de franchir la ligne d’arrivée !
Comment vis-tu ta mutation de coureur au large vers la direction de course, mutation que tu as entreprise depuis 2 ans avec notamment l’intégration dans les équipes de la transat Jacques Vabre et de The transat CIC ?
Il y a plus de vingt ans quand Sylvie Viant était directrice de course sur la Route du Rhum, ma toute première course en solitaire, je me suis dit que je voudrais être comme elle quand je serai grande… !
C’est grâce à Francis Le Goff et son équipe (dont Sylvie) que j’ai découvert ce métier intéressant de l’intérieur sur la Transat Jacques Vabre en 2023 et ensuite sur The Transat CIC en 2024. J’ai continué mon parcours de formation aux côtés de Christophe Gaumont sur la CIC Normandy Channel Race au mois de septembre dernier.
Mes années de course au large sont un atout qui m’aide à comprendre comment ça se passe en mer surtout en cas de problèmes à bord.
Dans le cadre de ta formation tu es prévue de prendre la direction de course de la CIC NORMANDY CHANNEL RACE 2025, comment appréhendes-tu cette échéance ?
J’ai hâte d’y être, même si j’ai un peu d’appréhension. C’est un peu comme le premier jour d’école. Heureusement, j’ai un bon professeur en la personne de Christophe Gaumont !
Qu’est-ce qu’un bon directeur de course pour toi ?
La personne que tu as envie d’appeler quand les choses ne se passent pas bien.
Quel est ton sentiment sur le parcours de la Globe40 qui est assez différent d’un parcours de Vendée Globe ? Y a-t-il des étapes que tu connais déjà, d’autres pour lesquelles ce sera aussi une première pour toi ?
Le parcours est intéressant. Bien que j’en connaisse une bonne partie, je ne connais pas la partie qui remonte à La Réunion, et je n’ai pas non plus navigué aussi nord que Valparaiso au Chili, ayant atterri sous gréement de fortune à Puerto Montt (1000 km plus au sud) après notre dématage près de Point Nemo au milieu de l’océan Pacifique lors de notre tentative Trophée Jules Verne sur Royal SunAlliance.
Tu as participé en novembre à la première réunion par visio de l’ensemble des projets inscrits ou avancés – quel a été ton regard sur les skippers à l’issue de la réunion ?
Il y a beaucoup d’enthousiasme et d’énergie.
Tu as eu l’occasion de préparer des Class40 pour des grandes courses transatlantiques ou océaniques et même des tours du monde ( avec Josh Hall ) ; quels sont les points sur lesquels il faut le plus insister et se préparer sur le plan technique ?
Fiabilité, fiabilité, fiabilité. Bien connaitre son bateau. Bien éprouver le tandem bateau/ équipage dans des toutes les conditions pour aborder un tour du monde avec confiance.
Comment vois-tu l’évolution des Class40 ces dernières années entre pointus et scows ? à l’échelle d’un tour du monde comment vois -tu le rapport entre les 2 catégories, les forces et faiblesses de chacun ?
Cela dépend des conditions en mer et de la capacité de chacun à mener son bateau. Ça va être intéressant à suivre sur un parcours qui n’est pas ‘classique’. Les scows vont plus vite dans certaines conditions et les pointus avancent bien dans d’autres. Niveau confort de vie à bord, les pointus sont gagnants, je pense.
Comment imagines-tu l’état d’esprit des skippers qui se préparent pour la grande aventure de leur vie, pour toi qui à 4 reprises déjà a connu les mers du Sud ?
Les skippers doivent être excités à l’idée de vivre l’aventure d’une vie !