A un an de la Globe40, retrouvez toutes les semaines les chroniques de la préparation à la Globe40. Aujourd’hui, Jonas Gerckens se confie sur le projet VOLVO CURIUM…
La saison du team VOLVO CURIUM a malheureusement été arrêtée dans son élan en mai dernier suite à une collision du bateau avec une baleine lorsque vous étiez en convoyage vers les USA, peux-tu revenir sur cet incident ?
Nous étions en convoyage pour le début de la saison avec l’Atlantic Cup à Charleston et la Québec Saint Malo mais malheuresement au large de Terre Neuve nous avons percuté une baleine qui à priori était dans son sommeil. Les conditions sur zone étaient assez dures avec 35 nœuds établi. Nous étions dans une zone où nous ne pensions vraiment pas rencontrer de baleine. Malheureusement les dégâts pour la baleine et le bateau ont été très importants. Le premier objectif était donc de ramener l’équipage en toute sécurité à Saint-Pierre-et-Miquelon sur un bateau très abimé. Arrivé à Saint-Pierre-et-Miquelon, nous avons vite compris que la saison était terminée. Après avoir fais quelques réparations de fortune nous avons convoyé le bateau vers Halifax. Et là, c’était chargement sur cargo et retour maison pour un chantier important qui est toujours en cours.
Tu as du donc annulé ta participation à l’Atlantic Cup et la Transat Québec Saint Malo mais tu as vite rebondi notamment avec un projet Class30 ?
Oui exactement. Nous avions l’avantage d’avoir ces deux projets en parallèle. Le projet Class30 était prévu à la base pour former des jeunes à la navigation hauturière mais on a vite repris le monopole du projet avec Djemila Tassin pour préparer le championnat du monde double mixte. Heureusement, nous avons pu naviguer à un très haut niveau notamment sur ce championnat où du beau monde était présent. On a beaucoup progressé au niveau de la régate pure et dure.
Tu as participé au Championnat du monde de course au large en double mixte avec Djemila Tassin, que retiens tu de cette expérience ?
D’une part, on s’est bien entendu et c’est déjà une bonne chose ! C’était la première fois qu’on navigué ensemble à ce niveau-là donc c’est de bonne augure pour la Globe40 où nous allons faire deux étapes ensemble. On a une façon de fonctionner qui est assez similaire donc c’est une bonne chose. On a pu se tester tous les deux et apprendre sur nos lacunes pour au final faire jeu égal avec de très belles équipes comme les français et uruguayens.
On va maintenant se servir du Vendée Globe pour travailler la météo dans des coins que l’on connait un peu moins comme le grand Sud par exemple.
Cela t’a permis d’emmagasiner de l’expérience à bord avec Djemila, une équipière qui sera aussi présente sur la Globe40, as-tu déjà une idée bien précise de ton équipage sur le tour du monde ?
Oui l’équipage est assez clair. On va tourner à 4 sur la Globe40 avec une équipe à forte connotation belge puisque c’est aussi le but du projet.
Il y aura donc Djemila Tassin mais aussi Renaud Dehareng qui est le propriétaire du team et qui navigue aussi beaucoup en Class40. La petite exception à la Belgique est Benoit Hantzperg qui est mon co-skipper habituel en Class40 et avec qui j’ai fait une belle Transat Jacques Vabre en 2021. Et donc moi pour compléter l’équipe. On a une bonne idée de la répartition de l’équipe sur les étapes, nous l’annoncerons un peu plus tard.
Le Class40 VOLVO CURIUM est actuellement en chantier V1D2 à Caen, peux-tu nous dire où en sont les réparations après les dégâts structurels subis en début de saison ?
Cela prend toujours trop de temps surtout pour moi qui suis impatient de naviguer.
On a fini la phase de déconstruction de tous les dégâts et nous sommes maintenant dans une phase de reconstruction. C’est intéressant mentalement puisqu’on va maintenant de l’avant !
On est déjà dans la phase de travaux pour la Globe40 en travaillant sur les points obligatoires comme par exemple rajouter des cloisons étanches. On travaille aussi sur toutes les améliorations du bateau sur l’aspect performance mais aussi fiabilité. Le challenge avec notre bateau est bel est bien de finir les étapes et d’aller au bout de ce tour du monde pour ensuite viser un résultat.
Souhaites-tu apporter des modifications ou adaptations majeures en vue du départ de la Globe40 ?
On sait que notre bateau est très fort sur les allures de près-reaching. En revanche, on travaille sur les performances du bateau qui a tendance à enfourner dans la mer un peu courte. On a beaucoup réfléchi avec les architectes sur notamment le déplacement du bulbe pour essayer de reculer les poids vers l’arrière et donc d’avoir un bateau plus sein dans de la mer courte. L’idée est vraiment de réfléchir à une fiabilisation du bateau pour en faire un bateau typé Globe40. Ce sera probablement le premier scow typé Globe40 qui sera sur la ligne de départ !
Le départ de la 2ème édition du tour du monde va vite arriver, quel est ton programme de course en 2025 avant le grand départ ?
On espère une mise à l’eau courant février à Caen pour ensuite retourner sur notre base à Lorient. On s’entrainera sur Lorient en février mars avril avec les autres équipes engagées sur la Globe40. J’ai ensuite des RP obligatoires en Belgique avec les partenaires et médias qui suivront le projet à mes côtés.
Après l’objectif sera de faire l’Armen Race et la Fastnet Race en équipage pour préparer la Globe40.
Dans un an, tu seras sur le point d’arriver sur l’Ile de La Réunion après la 1ère longue étape depuis le Cap Vert, dans quel esprit est-tu avant ce grand défi ?
J’ai hâte ! J’ai hâte de naviguer puisque jusqu’à présent on a été un peu frustré de pas pouvoir naviguer cette saison sur le Class40. On a tous un peu les crocs pour naviguer et continuer de découvrir ce super bateau.
Et puis avec le départ du Vendée Globe qui approche, on a tous envie de partir autour du monde. J’ai aussi hâte de découvrir les concurrents et de découvrir les autres concurrents qui sont aussi basés en Bretagne. Toute cette phase de préparation en amont va être super intéressante. La Globe40 commencera bien avant le grand départ !