Si les tour-du-mondistes du VENDEE GLOBE ont entamé depuis dimanche leur périple ceux de la 2ème édition de la GLOBE40 ont été réunis pour la 1ère fois hier 12 novembre. Une trentaine de skippers et de responsables de projet de 10 nationalités ont pu échanger par visio conférence avec l’organisation de l’épreuve qu’ils soient à la Réunion, en Europe, au Canada, au Brésil. Et ce en vue de leur participation à leur tour du monde qui quittera Lorient le 31 août de l’année prochaine avec le prologue avant le Grand Départ de Cadix en Espagne le 14 septembre 2025.

Une épreuve en route

Le responsable de l’épreuve Manfred Ramspacher a d’abord fait un point général d’avancement du projet que ce soit sur le plan sportif ou sur le parcours. Une solide dizaine de projets inscrits constitue le socle actuel alors que plusieurs autres sont soit en phase de bouclage de leur partenariats, d’achat de bateaux ( 9 Class40 achetés en vue de l’épreuve depuis mai 2023), ou de prise de décision finale , la prochaine étape d’inscription fixée par l’avis de course étant en janvier. Des projets complétement nouveaux continuent par ailleurs régulièrement à se manifester ces dernières semaines, et même certains affichent déjà leur intérêt pour la 3ème édition :  » Ce que l’on constate de l’avis unanime de l’équipe d’organisation c’est une situation nettement plus confortable que lors de la première édition: tous les projets annoncés ont un Class40 en mains, le niveau d’expérience est élevé avec un grand nombre de skippers venant de la classe mini, une dynamique  d’entrainement s’est mise en place à Lorient avec 4 et bientôt 6 équipes, beaucoup de Class40 sont partis en chantier ces derniers temps pour se préparer aux défis de l’année prochaine. » Quant au parcours il a été globalement annoncé le 27 juin dernier même si un travail de finalisation contractuelle et de préparation technique reste en cours avec des repérages comme celui effectué au Cap-Vert la semaine dernière.

Un bilan technique de la 1ère édition

François Angoulvant, responsable technique de la course en 2022/2023, et Brice Le Nel, responsable de la société TEEM bien connue ont échangé avec les skippers sur le bilan technique de la 1ère édition. La 1ère GLOBE40 n’a pas connu d’avarie technique majeure , ni problèmes de structure ni dématage avec pourtant 34.000 milles parcourus, si l’on fait abstraction de l’accident survenu au concurrent japonais suite à un choc avec un OFNI.Structure, quille, safrans, gréement, voiles, accastillage, électronique, informatique, énergie, tous les sujets ont été abordés au vu de l’importante expérience acquise en matière d’assistance dans le cadre du format de la course. En conclusion si la qualité de la préparation technique reste essentielle, et si le travail de remise en condition à chaque étape est indispensable, le support Class40 confirme bien son statut de voilier de course au large fiable et solide, de technologie avancée mais maitrisée, et tout à fait adapté à son programme au tour du monde dans le cadre du concept de parcours de la GLOBE40.

Un parcours de course autour du monde qui a sa propre identité

Miranda Merron, nouvelle directrice de course pressentie, a pu également échanger avec les futurs concurrents sur les dispositions prévues par le nouvel avis de course qui reste dans la ligne du précédent ; quelques éléments nouveaux apparaissent néanmoins: la réduction de 8 à 6 du nombre des étapes dans un parcours ou les difficultés sont progressives avec 3000 milles parcourus au prologue et à l’étape 1 avant la 1ère grande étape vers l’ile de la Réunion, un départ 2 mois plus tard en saison, un prologue qui désormais rentre dans le classement général avec un coeficient de 0,5 , des nouveaux équipements demandés comme l’obligation du chauffage à bord. Chaque skipper fait par ailleurs l’objet d’une analyse en vue de sa qualification, acquise ou qui doit faire l’objet de parcours supplémentaires en fonction de l’étape demandée.

Estelle Greck, skippeuse reconnue sur les circuits classiques Figaro et Class40 est venue partager son expérience de la GLOBE40, ou elle a pu participer en 2022 à 2 étapes dont le passage du Cap Horn, étape qu’elle a gagnée avec le concurrent japonais Masa Suzuki. Elle a évoqué son émerveillement de pouvoir naviguer dans des mers inconnues pour la plupart des skippers des circuits classiques, de pouvoir passer le Cap-Horm  » rêve de petite fille » , tout en précisant qu’avec un niveau de préparation sérieuse la course dans les conditions du parcours de la GLOBE40 n’était pas en soi un défi qui devrait susciter une appréhension supérieure à celui d’une transat au près dans l’Atlantique Nord en novembre.

Christian Dumard, consultant météo de l’épreuve et des plus grandes courses au large, a ensuite présenté les caractéristiques météo du parcours de la GLOBE40 qui, faut t’il le rappeler, ne s’apparente pas à un parcours type VENDEE GLOBE s’effectuant dans les latitudes les plus basses pendant de longue périodes :  » l’ensemble du parcours avec un départ plus tardif de 2 mois pour cette édition s’effectue pendant l’été austral, ce qui est évidemment une condition favorable au plan météorologique pour le passage des 3 caps ; et si une descente dans les latitudes  basses est nécessaire pour passer Bonne-Espérance et le Horn, elle est de durée limitée; de plus la quasi-totalité du parcours dans ces zones se fait au portant ».

Enfin Robin Mauvais, chef de projet de la GLOBE40, a présenté le programme type d’une étape, la prise en compte des aspects immigration et douaniers, les événements réceptifs, l’acceuil des concurrents et l’acceuil des familles qui sont aussi une partie importante du projet.De beaux échanges appelés à se poursuivre et le début de la construction du lien entre skippers, entre skippers et organisation, une solidarité commune, un « esprit GLOBE40 » qu’est venu rappeler en conclusion Mélodie Schaffer, skippeuse canadienne égérie de la 1ère édition et candidate à une nouvelle aventure forte en 2025/2026.