INTERVIEW

JANGADA 40

A un an de la Globe40, retrouvez toutes les semaines les chroniques de la préparation à la Gobe40. Aujourd’hui, Richard Palmer du team Jangada 40 se confie après sa première saison sur le circuit et sa préparation au tour du monde…

 Comment vous sentez-vous après cette saison bien remplie, avec vos deux premières courses en Class40 ?

La saison a été frustrante, tant sur le plan personnel que pour le bateau lui-même.  J’ai manqué la RORC Caribbean 600 à cause d’une blessure à l’œil.  Cependant, Rupert a réussi à terminer la course avec une équipe formidable, ce qui nous a permis d’apprendre énormément de choses sur la Class40.  Malheureusement, l’intérieur du bateau a été inondé à Antigua et le mât endommagé pendant le transport.

Après de nombreuses saisons en classe IRC, vous avez découvert la Class40. Comment avez-vous vécu ce changement de bateau et votre arrivée en Class40 ?

Je dois m’habituer à pas mal de différences techniques : les embrayages à corde, les verrous de drisse, les pataras courants, les ballasts et les grandes voiles entièrement lattées.  Les charges sont beaucoup plus importantes, il faut donc toujours bien réfléchir à nos manœuvres. Mais le bateau est très agréable à naviguer, surtout au près, et même au vent, le cockpit offre un bon abri.  La Classe elle-même a été très accueillante et j’ai apprécié ma première expérience d’alignement avec les autres 40 à Caen.

 En septembre dernier, vous avez participé à la CIC Normandy Channel Race, l’une des courses phares du circuit. Quels enseignements tirez-vous de cette première course ?

L’importance de la préparation et de la fiabilité, ainsi que la nécessité d’avoir des voiles rapides dans le petit temps.  Nous avons manqué de rythme dès le départ avec un plan de voilure non optimal. Cela nous a mis sur le reculoir avec la direction du vent qui tournait en notre défaveur, nous laissant tirer des bords le long du littoral de l’île de Wight alors que la flotte s’étirait devant nous.  Plus tard, nous avons eu un problème avec l’un des safrans dans des vents de 30 nœuds et une mer agitée au large du Lizard, et 12 heures plus tard, nous l’avons complètement perdu, ce qui nous a obligé de rentrer sur Plymouth prudemment.

Cet hiver sera probablement marqué par une remise en état du bateau et quelques entraînements. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre programme ?

La majeure partie de l’hiver, le bateau sera hors de l’eau et dans le hangar pour sa remise en état. La quille sera enlevée pour être examinée et testée en profondeur.  Nouveaux safrans, voiles, gréement courant et gréement dormant. Il restera alors une courte fenêtre pour les essais en mer avant la prochaine CIC Normandy Channel Race.  Après cela, nous retournerons à Lorient où nous espérons nous entraîner avec d’autres bateaux inscrits à la Globe.

Quelles modifications et adaptations souhaiteriez-vous apporter à votre bateau en vue du Globe40 ?

Le bateau devra être préparé pour les longues traversées océaniques avec des panneaux solaires et un dessalinisateur.  Le sommeil sera un facteur important pour notre performance, donc des couchettes décentes pour absorber une partie des vibrations à travers la coque. La configuration du système de pilote doit être revue pour s’assurer que nous n’aurons pas les mêmes problèmes que sur la CIC NCR.

Le départ de la 2ème édition du tour du monde approche à grands pas. Quel est votre programme de course pour 2025 avant le grand départ ?

Nous reviendrons pour la prochaine CIC Normandy Channel Race en mai qui sera l’occasion idéale de tester toutes les modifications apportées pendant le chantier d’hiver, sans trop s’éloigner de la terre.  Puis Les Sables – Horta & retour qui sert d’entraînement pour le départ du Globe 40 jusqu’au Cap Finisterre, ce qui reste un bon entrainement pour la Gobe40.

Dans un an, vous serez avec Rupert en mer pour la première grande étape vers La Réunion. Quel est votre état d’esprit à l’approche de ce grand défi ?

Un mélange d’appréhension et d’excitation à parts égales. Appréhension – avons-nous fait assez de préparation, le choix des voiles est-il bon, les systèmes seront-ils fiables et surtout, que va nous réserver Dame Nature ?!  Mais nous sommes excités à l’idée de relever un si grand défi, de rencontrer les autres équipes et d’avoir le plaisir de faire naviguer le Class 40 à travers de nombreux océans et autour de nombreux caps.

Partagez cette article :