Objectif Globe40 pour Lisa Berger ! Après une aventure en Mini 6.50, la skipper autrichienne Lisa Berger souhaite se lancer en Class40 avec comme point d’orgue la 2ème édition de la Globe40. Présentation d’un projet de qualité en construction.
L’Autriche n’est pas une nation très représentée en course au large, comment-est venue la passion de la voile et l’envie de parcourir les océans ?
J’ai toujours été amoureuse de la mer, peut-être surtout parce que nous n’avons pas de mer en Autriche, et c’était toujours spécial de partir en vacances au bord de la mer. Lorsque j’ai eu mon premier contact avec la voile lors de croisières familiales dans l’Adriatique, vers l’âge de 10 ans, j’ai commencé à me demander ce qu’il y avait plus loin, en pleine mer et, à un moment donné, j’ai commencé à rêver de faire le tour du monde à la voile.
Quel est ton parcours nautique et tes expériences passées ?
Je n’ai pas suivi la voie classique et je n’ai donc jamais navigué sur un dériveur lorsque j’étais enfant. Ma famille a commencé à faire des croisières en mer Adriatique quand j’avais 10 ans, c’est comme ça que j’ai appris à naviguer. J’ai commencé la course assez tard, d’abord sur le lac Attersee en Autriche quand j’avais 23 ans en 2013, puis j’ai commencé la course en équipage en 2016, j’ai fait ma première traversée de l’Atlantique dans l’ARC en 2017 et j’ai commencé la course en double en 2019, quand j’ai gagné le premier Championnat d’Europe de course au large en double mixte. J’avais aussi le rêve de faire la Mini Transat depuis un moment déjà et 2019 a été l’année où j’ai mis les pieds sur une Mini pour la première fois, puis j’ai fait ma première course officielle en Mini en 2020. Ce fut ensuite 3 ans de préparation et de qualification pour la Mini Transat 2023 avec tant de belles courses de qualification comme la course des Acores, la Mini Fastnet et bien d’autres, mais j’ai aussi fait la course Figaro 3 autour de l’Italie en 2021 et 2022, ainsi que d’autres courses internationales.
Tu as participé à la Mini Transat 2023, que retiens-tu de cette expérience tant dans la préparation du projet que de la course en elle-même ?
La Mini Transat m’a beaucoup apporté ! Avoir un rêve depuis des années et s’approcher petit à petit de sa réalisation, avec tout ce que cela implique, a été une grande expérience. C’est un grand défi de se qualifier pour la Mini Transat, surtout maintenant qu’il y a beaucoup de gens qui essaient de la faire en même temps et que les places dans les courses sont limitées. Il faut donc être capable de faire un plan, de s’y tenir, mais aussi de changer de plan rapidement, car la météo, etc. joue un rôle important lorsque vous avez besoin de certaines courses pour vous qualifier. Le fait d’être originaire d’un autre pays que la France a représenté un défi supplémentaire en ce qui concerne la distance, la langue, etc. Mais nous avons passé des moments extraordinaires et ce fut la meilleure sensation et une grande récompense lorsque nous avons finalement été remorqués jusqu’à la ligne de départ de la Mini Transat en septembre de l’année dernière.
Tu as été la première femme autrichienne à prendre le départ de la Mini Transat, j’imagine que tu es fière de ce que tu as accompli ?
Oui, je suis très fière d’avoir réussi à participer à la Mini Transat et à la terminer. J’ai tellement appris pendant ces trois années et aussi pendant la course, que juste après avoir terminé, j’ai eu l’impression d’être prête à faire mieux. Mais je pense que c’est toujours comme ça quand on termine un projet aussi important pour la première fois ! Nous ne cessons jamais d’apprendre en mer !
La place des femmes dans la course au large est un sujet pris au sérieux aujourd’hui. Quel est ton point de vue sur ce sujet ? penses-tu qu’il est plus difficile pour une femme de se faire une place dans ce milieu et comment expliques-tu qu’il y a ai encore si peu de femmes au départ des grandes courses ?
J’ai beaucoup de chance de n’avoir jamais eu de mauvaises expériences et d’avoir toujours été prise au sérieux en tant que femme dans la voile. Mais oui, il y a encore beaucoup à faire tant qu’il n’y a pas d’équilibre entre les droits des hommes et des femmes en général. Mais je suis heureuse de voir que, par exemple, de plus en plus de femmes participent aux courses de Mini 650. C’est encore loin d’être suffisant, mais l’esprit dans cette catégorie est vraiment bon et il n’y a pas de différence entre les sexes. Et c’est ce qui est bien dans la course au large en général – il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes, nous sommes tous dans le même classement et les femmes peuvent faire aussi bien que les hommes. Je pense que lorsqu’il s’agit de trouver des sponsors, il est encore un peu plus difficile pour les femmes que pour les hommes d’être prises au sérieux, mais heureusement nous avons de très bons exemples de femmes fortes dans la course au large et un changement est en train de se produire !
On dit souvent que la Mini Transat est la meilleure école pour devenir un grand marin ? tu es d’accord avec ça ?
Je suis tout à fait d’accord. Je peux dire que pour moi, c’était la meilleure école ! Maintenant, après avoir terminé ma Mini Transat, j’ai l’impression d’avoir obtenu mon diplôme de fin d’études secondaires et d’être prêt pour les prochaines grandes étapes. Et ce n’est pas un secret, beaucoup de grands navigateurs solitaires ont commencé leur carrière en Mini 😊
Dans l’ensemble, la navigation en solitaire vous apprend beaucoup sur vous-même. Vous découvrez que vous êtes beaucoup plus fort que vous ne le pensiez. C’est incroyable ce que nous sommes capables de faire lorsque nous nous retrouvons dans des situations extrêmes. Mais il faut d’abord quitter sa zone de confort pour éprouver ce sentiment.
Parlons maintenant de ton futur projet… tu as une envie forte de Tour du Monde… ?
Je rêvais depuis longtemps de faire le tour du monde à la voile. À l’époque, je n’avais aucune idée de toutes les courses qui se déroulaient autour du monde, alors quand j’ai découvert leur existence, j’ai vraiment été séduit. Une fois que vous avez l’idée, vous ne pouvez pas vous en débarrasser tant que vous ne l’avez pas réalisée.
Alors oui, mon désir de courir autour du monde est très fort. Mon plan est de le faire d’abord en double, puis en solitaire.
Comment t’es venue l’idée de participer à la 2ème édition de la Globe40 ?
L’étape logique suivante après le Mini 650 est la Class 40. C’est comme une Mini, juste le double de la taille. Alors avoir une course comme la Globe40 qui combine le support du Class 40 et une course autour du monde, c’est parfait !
J’ai bien sur suivi la première édition de la Globe40 et je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer faire la course moi-même et j’avais vraiment hâte ! Et maintenant, après 3 ans de course en solitaire, j’ai tellement hâte de courir en double, aussi pour apprendre des autres, avant de revenir à la course en solitaire plus tard.
Tu es déterminée à être au départ, où en est tu dans la préparation ?
Le démarrage d’un tel projet est toujours la partie la plus difficile. Nous avons clairement un plan, mais la prochaine étape importante est d’acheter un bateau. Nous avons envie de commencer à nous entraîner et à nous préparer, mais nous sommes toujours à la recherche de partenaires pour pouvoir acheter un bateau. Ce n’est pas facile de trouver des sponsors avant d’avoir un bateau et d’être en mesure de leur montrer et de promouvoir votre projet, alors j’ai vraiment hâte d’avoir un bateau ! Je viens également de lancer un Gofundme Crowdfunding, qui pourrait nous aider à franchir cette étape importante qu’est l’achat d’un ancien Class 40. Si vous avez envie de nous soutenir sur notre chemin vers la ligne de départ du Globe 40, vous pouvez trouver plus d’informations ici Spendenkampagne von Lisa Berger: Racing around the world in the Globe 40. (gofundme.com) ou vous pouvez me contacter par email : sailing@lisa-berger.com
Je suis très reconnaissante pour tout soutien dans cette phase cruciale du projet !
Que pouvons-nous te souhaiter pour la suite ?
Que nous soyons sur la ligne de départ l’année prochaine ! 😊