Les premiers équipages de la GLOBE40 ont atteint aujourd’hui la moitié du parcours de cette deuxième étape de la GLOBE40 avec 3600 milles parcourus depuis le départ du Cap- Vert le dimanche 17 juillet, à la moyenne de 9,1 nœuds pour les premiers. Il en reste donc le beau chiffre de 3500 à couvrir avant l’arrivée à Port-Louis sur l’Ile Maurice. L’équivalent déjà d’une route du Rhum au compteur… et une deuxième à faire dans la foulée.
La première semaine de course après le départ de Mindelo avait été un long chemin vers les côtes africaines à la recherche de l’alizé de sud-est ; une deuxième partie du parcours avait alors été entamée avec un interminable bord de près de deux semaines en descente vers l’Atlantique Sud avec un passage court mais mouvementé du Pot au Noir et la traversée de l’équateur. Un temps de course plutôt détendu avec une quinzaine de nœuds en moyenne, une belle température au large du Brésil et aussi quelques petits pièges tactiques sur la route. Depuis quelques jours les skippers ont entamé une troisième phase de cette étape d’anthologie ayant progressivement mis de l’est dans leur route en contournement de l’anticyclone de Saint-Hélène et pointant leur étrave en direction de l’Afrique du Sud à 1500 milles.
Une phase de vent plus portant qui fait accélérer la flotte autant que les neurones des skippers quant aux stratégies à adapter dans une situation complexe dans un corridor de vent entre 2 zones de haute pression sans vent, lequel corridor pourrait bien se terminer par une porte fermée, des vents contraires et un premier coup de vent menaçant au sud de la pointe africaine.
La compétition reste toujours vive avec un duel qui se poursuit sans concessions entre MILAI Around The World et AMHAS, toujours à une vingtaine de milles d’écart, soit pas grand-chose après 3600 milles de course ; un duel aussi toujours vivace entre WHISKEY JACK et GRYPHON SOLO 2 distants hier soir d’à peine 6 milles ce qui leur a permis de se parler à la VHF ; quand à SEC HAYAI il reste en position intermédiaire entre les deux groupes, à l’affut d’un bon coup météo qui lui permettrait de rejoindre la tête de la course.
Pour les équipages finis les journées en tee-shirt dans l’alizé, la température descend, les jours raccourcissent, et les esprits sont tournés vers cette grande échéance du passage de la pointe sud – africaine, un passage marquant de l’épreuve, une épreuve redoutée même si elle est suivie d’une remontée rapide vers Madagascar, la Réunion et l’Ile Maurice ; une dernière partie de parcours avec en principe moins de risques de vents forts mais qui pourrait être aussi bien compliquée à négocier en stratégies météo avec de nombreux systèmes variés et variables.
Un chemin encore à parcourir dans l’esprit bien singulier à l’épreuve qui a été créé depuis Lorient comme nous le décrit le directeur de course Christophe Gaumont :
« Moitié du chemin, presque 3 semaines…3 semaines à surveiller les Pos reports, à affiner les polaires, à suivre les fichiers météo…normal, c’est la base !Mais aussi 3 semaines de partage avec les équipages en mer, vivant a minima dans la même fourchette de température, entre la canicule métropolitaine et les alizés de l’hémisphère Sud…Au fil du temps, le mail quotidien règlementaire s’est étoffé, passant d’un sibyllin « tout va bien à bord RAS » à des phrases plus longues, de vrais échanges pour parler d’abord des aléas techniques rencontrés puis de la vie quotidienne. Mais aussi désormais des hauts et des bas, des doutes et des petits plaisirs de la vie à bord…Le temps a passé, la confiance s’est établie et on entre dans le moment de vérité, avec le froid qui arrive, les nuits qui s’allongent…et avec l’inconnu des dépressions qui passent, les échanges se font plus fréquents…
Garder le contact avec la terre pour les uns, garder le contact avec la mer pour nous autres, il reste encore une moitié avant de se retrouver à Maurice ! »